25 septembre

Cette nuit, vers minuit, nos cuisiniers sont arrivés. On s’est mis immédiatement à manger le riz au sucre afin de ne pas le laisser refroidir. Pour aujourd’hui, nous avons chacun une boîte de conserve et une miche de pain ainsi qu’un quart* de vin et de café. Nous sommes heureux ; si nous avions toujours cela !

Les nuits sont excessivement froides. Quelques ordres ou notes à communiquer. On dort quand même un peu, malgré le froid, mais on se réveille transis.

Un petit ruisseau coule à gauche de la route. Je suis le capitaine Rigault qui va s’y laver. Je fais comme lui. toiletteRiviereJamais de lettre des miens. Le silence commence à nous peser à tous car personne ne reçoit rien.Les boches nous bombardent vers midi comme hier. C’est à croire qu’ils ont des heures fixes. Il est difficile de mettre le nez dehors l’après-midi, car les obus tombent tout près avec un fracas épouvantable.

Gallica-cagna2Nous nous serrons les uns contre les autres et ne disons mot tandis que le commandant fume tranquillement sa pipe. Le capitaine Rigault est brave ; il sort entre les rafales pour voir lui-même sa compagnie. Il faut souvent l’en empêcher.

L’accalmie se fait vers 3 heures. Le commandant nous fait sortir pour aérer notre logis où nous sommes entassés comme des lapins.

Je vois mon cousin Louis qui dit avoir reçu une lettre du 12. Tout le monde va bien.

Quant à moi, je suis sans nouvelles depuis un mois.

Demain matin, la 7e compagnie va remplacer la 5e et la 6e la 8e.

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