Tout va donc bien.
Les nuits que nous passons sont excellentes et un atmosphère de gaieté règne autour de nous. Est-ce la fin d’année ? Est-ce la proximité du concert ? Est-ce le repos et le bon secteur de Fontaine la Mitte qui nous procurent cette ambiance.
Ce n’est du moins pas le temps, car ce sont des pluies continuelles avec à peine quelques éclaircies.
De toute façon, nous ne bougeons pas de notre coin du feu où Gauthier se dépense sans compter à nous préparer des mets présentables.
Gallois se midi dépanne, vu ses nouveaux galons, à la popote du capitaine Sénéchal.
Cet après-midi il doit toucher son indemnité d’adjudant ; nous ne tarderons pas à festoyer et à fêter dignement notre nouveau promu.
La journée se passe à écrire, se nettoyer et jouer aux cartes. Rien de particulier à part l’arrivée du vaguemestre* et quelques notes que nous copions et communiquons ensuite à nos commandants de compagnie respectifs.
Le soir tombe, nous dînons tranquillement et bientôt allongés les uns contre les autres nous dormons, tandis que Gauthier, René et les cyclistes font une dernière manille. Au loin on entend les chants des sous-officiers de la 8e compagnie ; mon cousin et parmi eux. Ils sont donc heureux, tant mieux.