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13 février

Journée assez calme. Exercice le matin pour la compagnie tandis que nous travaillons au bureau. Au rapport de 10 heures, le capitaine annule l’exercice de l’après-midi et prescrit : revue d’armes et de cantonnement à 3 heures par les chefs de section. Repos demain, dimanche.

Nous passons un bon après-midi. Nos amis, à 3 heures 30, partent à Charmontois-le-Roi. Les veinards ont fini leur travail pendant que nous mettons encore du noir sur le papier.

Vers 4 heures, Mascart vient en coup de vent nous apporter une feuille de papier blanc à signer par nous, le bureau, et les quatre chefs de section. Au bataillon, les quatre agents de liaison* de compagnie font un exercice afin de savoir combien cela demanderait de temps pour prévenir toute une compagnie.

Lannoy signe. Mascart lui demande où sont les quatre chefs de section.

Plutôt que le renseigner, Lannoy ne veut rien lui indiquer. C’était pourtant facile de dire que Culine et Gibert étaient chez La Plotte. Mais je me tais.

Mascart fait signer son papier aux sous-lieutenants de la compagnie qui sont chez eux, revient nous voir et est mis à la porte par l’irascible Lannoy.

Je discute alors avec ces derniers, disant que non seulement, il nuit à l’agent du bataillon mais aussi à nos amis qui vont se faire réprimander par le capitaine pour être en dehors du cantonnement avant 5 heures ; Mascart ne les trouvera certes pas à l’endroit, leur section ou le bureau, où ils doivent être.

Mais péremptoirement, Lannoy me répond : « Ils n’ont qu’à être là ! »

Manque de camaraderie que je n’approuve pas.

Nous nous rendons à 5 heures 30 chez La Plotte où nous ne voyons pas notre bande qui sans doute, se trouve dans la ferme Culine.

Nous rentrons à 7 heures. Lannoy raconte l’affaire Mascart à table et demande si Culine et Gibert ont vu quelqu’un. Du coup Culine lui déclare qu’il aurait dû signer pour lui et le traite de tous les noms. Un grand froid se produit jusqu’au coucher. Nul doute que Mascart aura rendu compte et que demain, le capitaine Aubrun demandera des explications à Culine et Gibert. Aussi ces derniers, surtout Culine, fulminent-t-ils et des mots aigres-doux sont prononcés.