23 février

Dans la matinée, d’assez bonne heure, nous recevons la visite de Brillant qui nous communique une note donnant tout le détail de ce qu’une voiture de compagnie doit avoir ou non. On n’y prend pas grand garde. Il y a toujours de l’excédent, ce fut et ce sera toujours.

Cependant le capitaine Aubrun ayant vu Sénéchal nous donne ordre de jeter tout l’excédent et de le faire porter à l’officier de détail. Nous passons donc notre matinée à cela. De cette façon nous avons le réglementaire. Les réserves et ressources, telles que effets, brodequins, sont envoyées au lieutenant Lebeau. Lannoy un peu sec déclare au capitaine que lorsqu’un homme n’aura plus de chaussures et le lui dira, il l’enverra au commandant de la compagnie. C’est un peu vrai ! Chinoiseries de service.

Nous nous disputons à table avec nos amis à qui nous remettons certains ballots individuels qu’ils avaient fourrés dans la voiture et que nous ne pouvons plus tolérer. Culine seul a droit à la voiture pour sa cantine. Lannoy et moi nous débrouillons pour mettre toutes nos frusques dans le coffre avec la comptabilité afin que rien ne paraisse.

Dans l’après-midi, le capitaine vient nous voir tandis que la compagnie est repartie à l’exercice. Il nous dit de nous tenir toujours prêts à partir et de nous coucher, le tout emballé et nos papiers prêts à être mis en voiture. Cela sent le départ. Je vais acheter une boîte de homard afin de faire collation. Puis je rentre et nous nous lestons l’estomac.

Bientôt c’est la rentrée de la compagnie. Lannoy avant la dislocation lit une note disant que tout le monde doit se tenir prêt à partir.

La soirée se passe gaiement mais nous nous couchons tôt nous doutant bien que demain matin nous partons.

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