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10 mars – Chapitre IV

Chapitre IV
Mesnil-les-Hurlus 2e ligne


En 2e ligne

Je dors du sommeil du juste et ce n’est que vers midi que je consens à me réveiller. Ma montre marque midi et mes deux compagnons sont absents. Mon trou est modeste, ce n’est qu’une vulgaire grotte sous le parapet, peut-être un peu plus profonde que les autres.

Je sors aussitôt et vais inspecter mes alentours. Je trouve le poste du colonel et vois le capitaine Claire qui me demande où je suis installé. Je le renseigne : à 25 m d’ici. Mes agents de liaison sont avec les cyclistes du colonel et Mascart. Cela fait trois agents pour le bataillon et moi. C’est suffisant.

Je rentre à mon gourbi pour casser la croûte. Je vais voir ensuite le poste du commandant Triol. Après quelques tâtonnements, je le trouve à 300 m d’ici. Je vois Erhvein qui se plaint amèrement de la nuit passée par le commandant dans un boyau. Ne trouvant aucun abri, le commandant, philosophe, s’était étendu dans la première grotte trouvée en attendant le petit jour. Je vois la liaison occupée à consolider des morceaux d’abris ainsi que celui choisi par le commandant qui se trouve à la 5e pour le repas. Erhvein me dit que nous sommes en seconde ligne et que la première est à 600 m, occupée par le 174e d’infanterie. Il a eu ses tuyaux du commandant.

Je rentre à mon poste et passe l’après-midi avec Pêcheur, le sergent secrétaire, l’adjudant promu [?] et quelques sapeurs.

Le soir venu, je réintègre mon abri et n’ayant aucun service à assurer, en profite pour dormir.

Le temps est assez beau. Quant aux obus, ils sont d’un rare…

Décidément Mesnil-les-Hurlus a encore de bons coins.