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13 août

Avant-postes à Ham-les-Saint-Jean

Le peloton d’Othe rentre au cantonnement*. Les pauvres ont fait connaissance avec une pluie diluvienne de plusieurs heures. Ils sont plus que trempés et heureux de revenir à Marville.

La situation générale est toujours calme ; sans doute la purge de Mangiennes a-t-elle fait réfléchir l’ennemi trop entreprenant.

Le soir, la 5e compagnie part pour la nuit dans un petit village situé à 4 km en avant de Marville au sud-est : Ham-les-Saint-Jean. On passe la nuit dehors dans les rues du village qui est mort et paraît presqu’inhabité. Nuit calme. Au petit jour, nous rentrons par petites fractions au village de Marville. Nous sommes exempts de suivre le régiment à sa position quotidienne. Nous nous nettoyons durant la journée. Journée ensoleillée et très agréable pour nous.

Jamais de nouvelles des nôtres. On écrit quand même chez soi.

Je couche dans un petit salon chez M. Gaillot, sur un canapé, car j’ai peur d’une alerte et trouve la chambre de M. Royer trop éloignée.

Dans l’après-midi, madame l’institutrice est rentrée. Elle a la nostalgie du pays.

 

11 août

Mangiennes

Vers midi, de la position qu’occupe chaque jour le régiment, la suite du colonel, qui se trouve à la lisière du bois, voit devant elle, en pleine campagne, dans la direction de Ham-les-Saint-Jean et Mangiennes, un fort rassemblement de cavalerie et quelques 75 qui se mettent rapidement en batterie [1].
Vers 14 heures, les 75 se mettent à cracher ; la cavalerie s’ébranle et disparaît derrière un mamelon.canon75Action
Je porte le ravitaillement aux avant-postes à Othe. La voiture de monsieur Gaillot n’étant pas disponible, le fils de monsieur Royer nous conduit, nos hommes de corvée* et moi, avec son chariot. Madame, au passage, nous donne une bouteille de vin qui est bien reçue.

Le soir, à mon retour du ravitaillement, je retrouve le régiment rentré au cantonnement*. On voit ensuite, sur une voiture d’ambulancier, quelques dragons* blessés et quelques tués. On les descend à l’école des sœurs.
Que s’est-il passé ?
L’échauffourée [2] s’est passée à Mangiennes où une division de cavalerie ennemie s’avançait vers nous.

Huszards allemands en reconnaissance.

Hussards allemands en reconnaissance.

Elle fut repoussée avec de lourdes pertes. On a fait appel au 91e d’infanterie* qui s’est distingué.

Défense formelle à partir d’aujourd’hui de coucher en dehors de son cantonnement de compagnie. Je continue quand même à coucher chez monsieur Royer.



[1] Batterie : Ensemble coordonné de canons, faisant partie d’un régiment d’artillerie.

canon75Batterie

[2] Échauffourée : Petit combat isolé.