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17 février

Remise de la croix aux capitaines Claire et Aubrun

Nous nous levons tard. Ce n’est qu’à 7h30 qu’un premier bruit de casseroles m’annonce que les cuisiniers sont dans la cuisine. Mes amis ne tardent pas à apparaître et à commencer la séance d’astiquage et de préparation à la marche tandis que je fais la situation de prise d’armes.

Nous prenons le chocolat et parlons encore de départ. Réellement cela devient le cauchemar. Enfin il n’y a qu’à se tenir prêt. Je conseille à Lannoy de laisser Jacquinot et de commencer à déménager le magasin pour la voiture de compagnie. Il ne veut pas en entendre parler.

Après un modeste acompte à 10 heures, toute la bande s’en va. Levers et moi nous restons. Peu après j’entends la musique et un pas redoublé : le bataillon s’en va.

J’ai peu de travail. J’écris donc chez moi et mets un peu d’ordre dans mon fourniment. On ne sait jamais. Un départ est si vite arrivé.

Tome VIII (dernier cahier)

tomeVIII(Suite du 17 février)

Il est 2h30 quand j’entends au loin la musique. C’est le régiment qui rentre à Charmontois-le-Roi. Je sors et de loin encore arrive à reconstituer la scène de la remise de décorations. J’entends les clairons et tambours ouvrir et fermer le bataillon ; la Marseillaise éclate ensuite.

Bientôt la compagnie rentrait au son d’un pas redoublé. Lannoy est le premier à arriver en coup de vent. Il est suivi du capitaine qui vient heureux la mine souriante avec la croix sur la poitrine. Je le félicite. Il signe les pièces et s’en va.

La marche n’a pas été fatigante aux dires de mes amis. Ceux-ci sont déjà autour du poêle et me donnent quelques détails sur la remise des décorations. Le capitaine était rayonnant.

5 heures arrivent vite : nous partons en bande chez La Plotte. On est joyeusement reçu. Les gendarmes nous disent que nous devons nous préparer à partir bientôt ; ils ont reçu des ordres. Nous sommes heureux d’avoir la nouvelle : au moins nous sommes fixés. Malgré tout la gaieté de ce fait diminue un peu de son entrain.

Nous nous mettons à table à 7 heures. Mascart ne tarde pas à arriver. Il me dit qu’on parle d’un prochain départ ; de ce fait je dois rejoindre la liaison ; il faut donc choisir un agent de liaison* pour moi et renvoyer l’autre. Je prends donc Brillant et adjoint Mascart à la liaison du colonel. Des notes nous disent qu’une nouvelle marche aura lieu demain par bataillon.

Départ à 8 heures ; rentrée à 12 heures.

Rogery va communiquer ceci au capitaine qui exempte le bureau et l’ordinaire. J’en suis satisfait outre mesure quand j’apprends cela avant de me coucher. Il est 10 heures. Je ris de la tête que va faire Jamesse qui est parti chez le maire : il croit naturellement marcher demain et arrivera de bonne heure.