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11 novembre

Extrait de la carte d’état-major – Source : Géoportail

10 nov 1914- archives_SHDGR__GR_26_N_695__011__0023__T

Plan extrait du J.M.O.* du 147e régiment d’infanterie (26 N 695/11) – 10 novembre 1914

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Plan extrait du J.M.O.* du 272e régiment d’infanterie (26 N 734/1) – 6 au 12 novembre 1914

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Plan extrait du J.M.O.* du 272e régiment d’infanterie (26 N 734/1) – 10 au 11 novembre 1914

Nuit peu agitée. Le coin est assez bien.

Les cuisiniers nous apportent notre béquée comme d’habitude, sous la direction de Gallois.103-cuisine-dans-les-bois

Un de mes amis, sergent à la compagnie, brave entre tous, est tué. C’est un nouveau deuil pour nous.

Nous passons notre journée à confectionner des pétards dont on fait une énorme consommation. Aux dires du capitaine Aubrun, c’est en empoisonnant l’ennemi et lui faisant sentir qu’il a une troupe forte devant lui qu’on réussit à avoir la paix.

Depuis ce matin, nous avons des batteries alpines et, de temps en temps, un sifflement rapide passe ; un éclatement plus loin ; on tire et cela nous donne confiance. Nous sentons en quelque sorte notre supériorité.

Dans l’après-midi, le capitaine Aubrun va en première ligne et invective les boches d’en face. Je le vois à son retour ; il est tout rayonnant d’avoir lancé quelques bombes.

Une alerte vers le soir nous met sur les dents. Le capitaine fait dire au bataillon que les boches redoublent d’activité. Est-ce le prélude d’une tentative d’attaque ?

Le 272e est alerté et prêt à intervenir.

Les cuisiniers descendent quand même pour le ravitaillement. La fusillade fait rage plusieurs fois, nous sommes tous en éveil. La nuit se passe quand même et le jour se lève rayonnant. Belle journée en perspective.


 

8 novembre

Nuit calme en effet. Non loin de nous se trouve un gourbi de munitions : un homme du génie y tient des pétards en grand nombre et préconise un nouveau système.

Sur l’ordre du capitaine Sénéchal, nous nous mettons à l’œuvre. On coupe des branches en forme de Y, on accole deux pétards en forme de nougats dont l’un possède une mèche et un détonateur.

Schéma extrait du cahier intitulé Tome V

Schéma extrait du cahier intitulé Tome V

Second schéma dans la marge, en haut de page, extrait du cahier intitulé Tome V

Schéma, extrait du Tome V

On les passe dans le V de l’Y et fixe le tout l’un à l’autre avec du fil de fer barbelé qu’on enroule autour.

Ainsi, la force de projection est plus grande grâce à la branche flexible et les pétards éclatent en projetant de tous côtés des débris de fer.

Nous passons toute notre journée à fabriquer ces instruments tandis que des corvées de compagnies viennent sans cesse en chercher.

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Bombardiers dans les tranchées de Beaumanoir, tenant un “pétard” à la main – 1915.07.27

Je vais communiquer au capitaine. Celui-ci déclare que l’enfer de la dernière fois recommence de nouveau. Il y a trois blessés et il est 2 heures. Les tranchées* sont toujours rapprochées et plus d’un créneau est repéré par l’ennemi.

Vers le soir, les cuisiniers descendent au village. Je pars avec Gauthier et René le mitrailleur sur le désir du chef de bataillon.

Nous arrivons à La Harazée sans pluie et sans encombre. Nous touchons nos vivres que nous faisons cuire dans une maison abandonnée, occupée par quelques artilleurs, et bientôt, nous escaladons une grange afin d’y dormir à poings fermés.