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1er février

À 8 heures je suis au poste de secours avec l’état nominatif de la compagnie.

Il y a revue d’armes à 9 heures. La vaccination passe avant. Le capitaine verra toujours les cantonnements* et les hommes disponibles.

Le docteur Veyrat pique les hommes qui arrivent section par section. Il envoie les sous-officiers débusquer ceux qui se cachent. À 10 heures la séance est finie et doit recommencer à 1 heure pour les absents car une fois encore je n’ai pas mon compte. Je peste comme un voleur et me fait piquer moi-même.

1915 031

Parmi ceux à rayer, se trouve Vanhoutte, aide cuisinier du capitaine Aubrun qui est évacué de ce matin.

Je rentre pour déjeuner et vois Jaquinot afin qu’il se procure deux hommes de corvée* et des brouettes ou voitures à bras. À 3 heures nous devons chercher les fournitures, capotes, tuniques à l’officier de détail.

Après le repas qui comme toujours se passe gaiement je pars avec quelques hommes à la vaccination. C’est bientôt fait, et je réussis à faire passer au travers Culine, Lannoy, Gibert et Maxime Moreau qui sont heureux.

Ceux-ci excepté Lannoy partent à l’exercice à mon retour. Je passe un instant au bureau où Jamesse recommence les larges étiquettes à coller sur les granges. Je repars bientôt chez l’officier de détail où après quelque attente je touche mon dû. Capotes, vestes, tuniques, chemises, caleçons, galoches, souliers, passe-montagne, s’empilent sur ma charrette. Je laisse le soin à Jaquinot de ranger tout cela et lui remets un cahier de sortie. Ainsi nous aurons un magasin où chaque homme pourra se fournir de ce qui lui manque avec un bon signé du bureau.

Il est 4 heures. Les hommes rentrent de l’exercice. Le capitaine arrive signer les pièces et je lui rends compte de ce que j’ai touché.

Aussitôt qu’il est parti, nous bouclons tout. Lannoy a obtenu qu’un planton exempt de tout service soit constamment près de nous pour communiquer.

Rogery est désigné et il ne tarde pas à s’installer dans les cuisines où il est à demeure de jour comme de nuit.

Nous nous rendons Lannoy et moi au débit La Plotte où nous ne trouvons personne de notre bande. Cependant nous y passons une heure tranquille. Nous passons ensuite à l’épicerie faire quelques emplettes de bougies, fils et autres fournitures pour la compagnie et rentrons chez nous où nous retrouvons Jamesse qui garde le bureau.

Petit à petit chacun arrive. On se voit à table. Repas toujours agrémenté de quelques saillies de l’un ou de l’autre.

Je me couche avec Lannoy dans le lit de notre chère hôtesse, tandis que nos amis se séparent, allant chacun à leur home respectif.