19 août

Vraiment le village est triste. Le bureau de la compagnie est installé dans une maison abandonnée où couchent l’adjudant Simon et le sergent major Monchy, sur une paillasse ignoble.

Nous mangeons en popote dans une très modeste chaumière. On mange beaucoup de fruits ; partout les arbres en sont couverts.

Personnellement, je suis pris depuis la veille de maux de ventre intolérables. Je suis exempt de service heureusement et reçoit quelques boules d’opium du major qui me remet sur pied dans la soirée.

Les compagnies, l’après-midi, font quelques exercices de tirailleurs [1] dans les champs avoisinants.

Un aéroplane [2] passe. On tire ; c’était un français. Heureusement il continue sa route sans être touché.bleriot-XI-aout-1914

À partir de ce jour, défense formelle de tirer sans le commandement d’un officier.


[1] Tirailleurs : Progresser « en tirailleurs » : cette expression signifie qu’il faut prendre de grandes distances entre chaque homme et progresser en utilisant le terrain. Cela permet grâce à cette dispersion de se protéger, de se camoufler et de diminuer les pertes sous les tirs d’artillerie.

[2] Aéroplane : Synonyme ancien de avion.

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