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[1] La relève : c’est le remplacement d’une unité par une autre dans les tranchées. Opération dangereuse car bruyante et conduisant au regroupement d’un grand nombre de combattants, elle se fait généralement de nuit. Sa périodicité n’est pas fixée strictement, mais une unité en première ligne est généralement relevée au bout de quatre à sept jours. La relève s’effectue par les boyaux.

6 novembre

Relève au bois de la Gruerie 

La journée se passe à se préparer. Nous relevons ce soir le 120e.

Le vaguemestre* arrive régulièrement l’après-midi. Ce sont toujours des tas de lettres. C’est un travail fou qui ne fera qu’augmenter : une majeure partie des lettres sont à trier car beaucoup sont adressées à des camarades morts, blessés ou disparus. Nous recevons également des bulletins des armées qui sont intéressants ainsi que le petit journal du coin, très intéressant parce qu’il parle de choses connues, L’Écho de l’Argonne.EchoArgNov14Je vois dans l’après-midi le colonel Rémond qui commande le régiment. Il est cantonné à l’extrémité du village, direction la Harazée, dans une maison de belle apparence. Le père Rémond, comme on l’appelle, est un homme brave et un brave homme ; il commande toujours son bon régiment qu’il commandait à Sedan. Nous avons toute confiance en lui comme il a, je crois, confiance en sa troupe.

Il peut être 7 heures quand nous partons pour la première ligne. Nous suivons toujours le chemin connu, ayant à notre tête le capitaine Sénéchal à cheval.

A mi-route, non loin des batteries, un obus passe au-dessus de la tête et explose à 50 mètres dans un champ, à gauche de la route. Ce sont les batteries de 75 qui nous valent cela. Elles tournent sans discontinuer et cela nous donne froid dans le dos.

Voici La Harazée. Nous faisons une pause dans le village. Les chevaux quittent. En route de nouveau ? Contrordre, on s’arrête. Je m’abrite avec la liaison dans une grange ouverte à tous les vents mais dont le toit est encore solide. Nous attendons dans l’obscurité tandis qu’une pluie fine tombe sans arrêt.

Bientôt, nous apprenons que le ravitaillement est là. C’est sans doute la cause de l’arrêt. En tout cas, on s’approvisionne de pain et de riz. L’eau-de-vie est en faible quantité, les bidons manquent d’ailleurs ; nous la buvons.

Je communique que les cuisiniers doivent rester. Ils arriveront demain matin. Le capitaine Aubrun me demande comment ils nous trouveront. Mystère. L’ordre c’est l’ordre.

Il est bien 10 heures quand nous entrons sous bois. Le 120e a le temps de nous attendre.

Marche sous bois par la pluie, agréable s’il en est ; et l’obscurité complète ne fait qu’ajouter au charme d’une telle balade. Heureusement, les balles sifflent moins.

Après des péripéties sans nombre, nous défilons devant le colonel qui doit se trouver là car j’entends sa grosse voix qui tonne. C’est sans doute le temps qui est la cause de sa mauvaise humeur.

Quelle nuit noire ! On n’y voit pas à deux pas ! Il pluvine toujours !

Suit-on, ne suit-on pas, mystère ! Quelle heure est-il ? Depuis combien de temps marchons-nous ? Je désespère d’arriver à destination.

Enfin, nous arrivons à un emplacement où nous nous arrêtons. C’est ainsi qu’entendant des voix, je devine que c’est le PC du bataillon qui nous relevons.

Et quel temps, quel terrain ! Nous sommes des paquets de boue ! Pauvres bandes molletières* !

Il faut attendre car le bataillon ne suit pas. J’attends ma compagnie, philosophe et flegmatique. C’est elle en effet qui s’amène la première. Le capitaine est furieux : c’est toujours le mauvais temps qui en est la cause, je crois. Il est vrai qu’on serait mieux à Monaco.

Un agent de liaison* du 120e est avec moi. Nous partons donc, suivi de la compagnie, vers le séjour enchanteur de la tranchée.

Voici le PC de la compagnie. Je retiens l’agent de liaison car en rentrant, je n’ai nulle envie de me faufiler chez l’ennemi. Les consignes passées, la relève* s’opère. Gourbi* misérable au gré du capitaine. Il est vrai qu’il est médiocre. Il y pleut d’ailleurs. Petit, mal fini, il n’a rien d’un hôtel.

Je puis disposer et rentre avec mon fidèle mentor près du capitaine Sénéchal.

Je cherche un logement et tombe dans un vaste gourbi où se trouve entassée une section* du 120e.VienneLeChateau-APD0002019 Il pleut toujours. Je me mets à sec quoique l’abri laisse filtrer un peu d’eau. Assis sur mon sac, trempé jusqu’aux os et couvert de boue, j’attends, flegmatique toujours, le départ de ces Messieurs qui dorment, afin de me préparer un coin.

Il peut être 2 heures quand l’ordre de départ arrive. Je leur souhaite bonne chance à ces braves.

J’aime mieux encore être ici malgré la proximité de l’ennemi. Une marche dans le bois par cette nuit noire et ce temps diluvien n’a rien d’attrayant même avec l’expectative du repos. Merci, je sors d’en prendre.

27 octobre – Chapitre III

Bois de la Gruerie : secteur Bagatelle Pavillon – Troisième séjour

Extrait de la carte d’état-major – Source : Géoportail

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Plan extrait du  J.M.O.* du 147e régiment d’infanterie (26 N 695/11) – 1er novembre 1914

Toute la nuit la fusillade a été incessante. Nous n’avons pas fermé l’œil.

Au petit jour, chacun de nous se rend à sa compagnie pour prendre le compte rendu de la nuit. Je trouve le capitaine assez satisfait. La relève* s’est bien passée. Il me dit que le secteur est mauvais et qu’il a des soucis pour la section* Culine qui est isolée et avec qui il est difficile de communiquer de jour.

Pour l’aller et le retour, je suis un chemin boueux dans le bois. Il me faut au bout de 200 mètres obliquer à droite et foncer sur le PC du capitaine que j’aperçois car je puis être vu.

Sur mon chemin, je rencontre des éléments de tranchée*. Ce n’est pas chose facile et la difficulté doit s’accroître la nuit. Heureux ai-je été la nuit dernière de suivre le commandant de la compagnie relevée. Je ne m’y serais pas reconnu.

VienneLeChateau-APD0002027

Secteur Z : boyau conduisant à l’ouvrage Prévost – 1916.05.20 ©Ministère de la Culture (France)

Dans le jour, je communique plusieurs fois et profite de chaque voyage pour amener un sac de 1000 cartouches. Je prends des points de repère pour la nuit. Je compte mes pas malgré les balles qui sifflent et me font instinctivement baisser la tête. Le terrain est boueux. Je souhaite n’avoir pas à communiquer dans l’obscurité.

Nous passons notre journée à nous installer. Le gourbi* que nous occupons prend tournure. Nous pouvons y faire un peu de feu en prenant soin à la fumée. Gauthier fait la popote* du commandant que nous voyons souvent à la porte de son gourbi, fumant tranquillement sa pipe.

Le mitrailleur René nous raconte que le matin, il a manqué de se faire tuer en s’égarant entre les deux lignes. Heureusement, en se repliant en rampant sous les balles ennemies, il est tombé dans la tranchée du lieutenant Lambert de la 5e compagnie. Il a mis deux heures à se reconnaître et trouver l’emplacement des sections de mitrailleuses. Sale métier que celui d’agent de liaison*.

Gallois et Carpentier se plaignent que leurs compagnies sont éloignées et qu’il leur faut une heure pour l’aller et le retour. Nous sommes tous pleins de boue.

Une fraction du 272e est derrière nous en soutien. Deux officiers logent avec le commandant.

Je porte vers le soir un sac de bombes en forme de boîtes de conserve, des pétards à mèche en forme de nougats au capitaine. Celui-ci envoie une corvée [1] pour en toucher ainsi que des cartouches au PC du bataillon. Ces pétards sont bien reçus par la troupe qui, aussitôt, accable les boches de projectiles. On entend les détonations et la fusillade crépite. Les tranchées sont très rapprochées : le sergent Collin est à 15 mètres d’eux. Le plus tranquille est le sergent Huyghe qui se trouve à 60 mètres et derrière un dos d’âne. Quant à Culine, il est presque impossible de communiquer avec lui de jour. Il se trouve à droite d’un boyau séparé du lieutenant Lambert par une trentaine de mètres, qu’on creuse sous les bombes ennemies afin de faire communiquer les deux tranchées. Dans le rapport du soir, on signale quelques pertes en blessés surtout.

À la nuit, les cuisiniers partent. Ils doivent rentrer au petit jour. Le commandant garde ses fourriers* il n’y a pas d’ailleurs d’agent de liaison en second. Gauthier, le mitrailleur René et Crespel partent donc pour La Harazée.

Nuit assez calme malgré une intense fusillade.


[1] Corvée : Désignation générale de tous les travaux pénibles susceptibles d’être effectués par les combattants, au front comme au cantonnement. Les corvées peuvent être de nature très diverse : de cuisine, d’eau, de feuillées, de réparation, de barbelés… Le terme désigne enfin les hommes qui sont chargés de les accomplir.

18 octobre

Relève de tranchées

Nous rentrons au petit jour. Il a encore plu la nuit. Les terrains sont détrempés et on glisse à tout instant. La journée est encore agrémentée de quelques obus.

Je vois à plusieurs reprises le lieutenant Péquin qui loge avec le capitaine Sénéchal.

Je vois aussi mon cousin Louis qui est en réserve non loin de moi. Ni l’un ni l’autre n’avons de nouvelles des nôtres.

Hier soir, nous avons touché de nouveau du tabac. On passe sa journée à fumer. Vers 5 heures de l’après-midi, nous recevons l’ordre de relève*. Il commence à être temps. Chacun était fatigué.

Bientôt, l’adjudant de bataillon et les quatre fourriers*, suivis de notre clairon cuisinier Gauthier, nous partons faire le cantonnement à Florent.

Il fait déjà nuit noire. Heureusement nous connaissons un peu la route à travers bois et Gauthier la connaît très bien. Le temps et brumeux. Il a plu. On glisse. De guerre lasse, après un certain parcours et des chutes nombreuses, nous allumons une lanterne que nous avons avec nous. On se suit à la queue l’un de l’autre. Plusieurs fois, des officiers rencontrés nous ordonnent d’éteindre notre bougie. Nous allons attirer des obus, dit-on. On rallume chaque fois un peu plus loin.

Enfin, après une marche impossible à décrire, on descend une pente glissante où sont stationnées des troupes qui, elles aussi, protestent contre la lumière. De guerre lasse, nous l’éteignons. Je prends une bûche dans la descente. Il peut être 8 heures. Nous sommes dans La Harazée.

On continue et à la sortie nous faisons une longue pause qui nous semble délicieuse car on n’en peut plus. Nous quittons pour nous appuyer une forte côte du haut de laquelle nous apercevons toutes les lumières de La Harazée. Des batteries d’artillerie y sont installées.

Gallica-batterie On file clopin-clopant. La route fait un serpentin. Nous arrivons dans une autre agglomération que nous ne connaissons pas. C’est la Placardelle. Beaucoup de monde y circule et c’est un brouhaha indescriptible. Nous faisons de nouveau la pause à la sortie. C’est à croire que nous ne pourrons aller plus loin.
Un cycliste arrive et bute contre nous.Gallica-Vaguemestre On va s’invectiver quand on reconnaît la vaguemestre* Renaudin qui vient à la rencontre du bataillon. On lui dit qu’il peut attendre toute la nuit car le bataillon n’est pas près d’arriver. Il se charge donc de retourner et de nous conduire à Florent, village que nous ne connaissons pas. Il peut être 10 heures du soir.

Bientôt, c’est une nouvelle côte qu’il faut passer rapidement, car les balles y sifflent. Cela nous laisse froids, on en a vu bien d’autres. D’ailleurs impossible d’aller plus vite, on n’en peut plus.

On fait la pause de nouveau, désespérant d’atteindre jamais le contournement. Il y a encore 6 km à faire, on repart. Pour me distraire, je compte les pas, heureux de rapprocher petit à petit.

Gallica-ArtillerieConvoiNous rencontrons des convois d’artillerie en quantité. Il ne pleut pas mais il a plu et les terrains sont boueux. De chaque côté de la route, c’est un bois. On désespère d’en voir la fin.

Enfin, après deux heures de marche et de multiples pauses espacées de 500 en 500 mètres, nous atteignons notre but. On tourne à gauche et une sentinelle*, 100 mètres plus loin, nous arrête. De Juniac a le mot heureusement et nous passons.

On voit ou plutôt on devine les premières maisons. On tourne à droite, voici une rue qu’on monte, guidés toujours par Renaudin et nous arrivons bientôt sur la Grand-Place.

Arrivés, cri de joie ! Mais le cantonnement* est à faire !

17 octobre

Les jours se suivent et se ressemblent malgré une pluie ennuyeuse qui survient dans la matinée.

Notre gourbi*, heureusement, est bien étayé et la pluie n’est pas forte. Nous sommes à sec. Chaque soir, à la tombée de la nuit, la fusillade éclate. On ne s’en préoccupe plus. Cela dure une heure et puis ce ne sont plus que des coups de feu isolés. Parfois cependant, cela s’étend, se prolonge et la fusillade pour quelques instants reprend de nouveau. C’est à croire que de part et d’autre on est affolé.

Le capitaine me demande si on parle de relève*. Je n’entends encore rien.

Je descends le soir pour le ravitaillement. Tout se passe comme la première fois. L’adjudant du ravitaillement Cousinard me dit qu’il y aura probablement relève demain. Le sait-t-il ?

14 octobre

Dans la journée, nous changeons de gourbi* et nous installons à côté, dans un gourbi plus grand, occupé par l’agent de liaison* en second de la 6e compagnie, caporal fourrier* Legueil. On passe sa journée à aménager l’intérieur et l’extérieur du gourbi, cela nous réchauffe. Nous coupons également des brindilles d’arbres très sèches afin de pouvoir faire du feu sans fumée le jour. De cette façon nous mangerons chaud.

Le temps se maintient sec. Ce qui commence à nous peser, c’est le manque de nécessaire de toilette. Je profite, l’après-midi, de ce que nous avons plusieurs bidons de thé pour me laver un peu dans un quart. Cela me rafraîchit un peu et me fait sourire. Quelle misère ! J’écris le fait chez moi.

Le soir, la 5e relève* la 7e. Nous suivons un boyau coupé par une tranchée en deux endroits. Il faudra faire attention la nuit. Puis il faut tourner à gauche et 200 mètres plus loin, on arrive. Jamais la nuit, je n’arriverai à communiquer. À mon retour, de toute façon, avec Garcia, mon second, nous tâchons de prendre des points de repères et de nous les rappeler.

Vers le soir, après l’installation de la compagnie, une longue fusillade crépite. Je vais rapidement dire de ne pas envoyer les cuisiniers [1]. Le capitaine me dit qu’il ne sait ce qu’il y a et rapidement, sous les balles, après m’être quasi égaré deux fois à l’aller et au retour, je rentre au gourbi. Vers 10 heures, nous recevons chacun l’ordre de nous rendre à nos compagnies respectives afin de dire que la fusillade calmée, on peut envoyer les ravitailleurs.

Il fait nuit noire : on n’y voit pas à deux pas. Je pars avec Garcia le tenant par la main. Malgré ma bonne volonté, je renonce à arriver. Je compte mes pas, mais tombe dans la première tranchée coupant le boyau. Pas de mal ! J’allume, risquant tout, des allumettes et trouve ainsi le chemin de gauche. Je rencontre la seconde tranchée et tombe de nouveau. Heureux suis-je malgré tout, car nous ne sommes pas encore égarés !

Tâtonnant, on continue. Et ne sachant plus où nous sommes, je prends le parti d’appeler.

Au bout d’un instant, un peu de lumière apparaît. Sauvés, nous y sommes ! Le capitaine maugrée* pour mes cris et comprend la difficulté qu’il peut y avoir à se guider en pleine nuit noire, dans un bois méconnu, à proximité de l’ennemi.

Il est presque minuit. J’ai mis plus d’une heure pour faire 300 mètres. Inutile de ce fait d’envoyer les cuisiniers. Le ravitaillement doit avoir quitté La Harazée et d’ailleurs, jamais il ne serait rentré pour le petit jour.

Plein de courage après une bonne pause, nous repartons Garcia et moi. La route est aussi longue et les tâtonnements aussi grands. Je n’évite pas une nouvelle chute, j’évite la seconde. Ma boite d’allumettes est épuisée mais nous arrivons.

Je suis fier de dire l’ordre transmis à mon chef. Celui-ci me félicite et déclare que les trois autres ont déclaré qu’il était impossible d’aller à leur compagnie. Il les a renvoyés. Quelle bonne nuit je passe !


[1] Parmi les cuisiniers du 147e régiment d’infanterie, Paul Leleu.
Originaire du Nord, il meurt le 15 octobre 1914 (fiche Mémoire des Hommes ci-dessous) au combat dans le Bois de la Gruerie (Marne).
En savoir plus : http://europeana1914-1918.eu/fr/contributions/10169#prettyPhoto

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Fiche MDH-archives_H030357R

12 octobre

Au petit jour, nous partons armés de nos bagages. Il peut être 4 heures 30 et le brouillard est intense. Quelques balles sifflent toujours. Mais l’habitude est prise, on n’y prend garde.

Nous dépassons quelques cuisiniers d’escouade* qui se reposent. Ils sont chargés pis que des mulets.

Gallica-CuisiniersChacun porte au moins dix bidons, autour du corps une corde autour de laquelle sont enfilés sept ou huit pains, et aux deux mains, un bouteillon rempli l’un de viande, l’autre de légumes.

Enfin, le long de la route, c’est un défilé de ces gens qui filent vers la fraction.

Rigault147RINous arrivons au PC vers 6 heures 30 et aussitôt on distribue. Nous apprenons une heure après que le capitaine Rigault [1] est en train d’expirer d’une balle au ventre. Il l’a reçue en traversant une clairière. Le lieutenant Régnier prend le commandement de la compagnie.

Le capitaine Sénéchal décide que chaque soir, un fourrier* accompagnera les cuisiniers à La Harazée, touchera les vivres de la liaison et s’occupera du bon ordre chez les cuisiniers du bataillon.

Nous descendrons donc une nuit sur quatre. De plus, un agent de liaison* nous est adjoint : je vais donc demander Garcia au capitaine.

Je lui annonce que ce soir, la 6e compagnie le relève.

Vers 4 heures, j’accompagne le capitaine Claire près du mien afin qu’il puisse reconnaître les emplacements. La plus haute courtoisie règne. Je commence à espérer que bientôt l’éponge passera.

La relève* de la compagnie se passe bien. Nous touchons des correspondances militaires, cartes postales ; je vais les porter au sergent major Lannoy et trouve la compagnie au PC du colonel, installée dans de petits gourbis.

Le soir, dans notre modeste gourbi*, je fais du feu. Mon camarade Huvenois est parti à La Harazée. Il fait chaud et malgré la fusillade je m’endors tranquille.

 


[1] Rigault : Il s’agit de RIGAULT Marie Joseph, voir ci-dessous la fiche Mémoire des Hommes qui (en dehors de la date de décès du 18 oct. au lieu de 12) semble correspondre.
Plus d’informations : http://147ri.canalblog.com/archives/2009/02/14/12470041.html

FicheMDHarchives_M271041R